La Nouvelle Revue d'Histoire : "L'histoire à l'endroit". Fondée en 2002 par Dominique Venner et dirigée par Philippe Conrad.

Un prince 1900 : Ferdinand Bac

Un prince 1900 : Ferdinand Bac

Source : La Nouvelle Revue d’Histoire n°2, septembre-octobre 2002. Pour retrouver ce numéro, rendez-vous sur la e-boutique en cliquant ici.

Par cette biographie, Ghislain de Diesbach réveille les feux des années folles.

Un prince 1900 : Ferdinand Bac

Un prince 1900 : Ferdinand Bac

Il était naturel que Ghislain de Diesbach, brillant biographe de Proust, s’intéressât à Ferdinand Bac, dont les Mémoires fournissent la plupart des clés nécessaires à l’identification des personnages de la Recherche du temps perdu. Ce faisant, il sort d’un injuste oubli l’un des ultimes et des plus talentueux représentants d’une société qui, entrée en déclin dès avant 1914, allait être broyée et emportée par les deux guerres mondiales.

Né en 1859 à Stuttgart, petit-fils présomptif, par son père, du roi Jérôme et, par sa mère, du baron de Stetten, assumant tout à la fois ses racines germaniques et l’héritage des Bonaparte, francophile et français d’adoption resté fidèle à l’esprit de la « Vieille Allemagne », amoureux de l’Italie et des femmes, mêlant l’élégance physique à celle du cœur, Ferdinand Bac fut le familier, le confident des derniers témoins du Second Empire et de tout ce qui compta, sous la IIIe République, dans les domaines littéraire, artistique, politique, diplomatique et militaire. Dessinateur, caricaturiste, humoriste, mémorialiste, historien et chroniqueur aussi prolixe que subtil, mais aussi architecte-décorateur et créateur de jardins, il souffrit toute sa vie d’être moins reconnu pour ses travaux que pour ses qualités mondaines.

Dans cette belle biographie, pleine de nostalgie, Ghislain de Diesbach fait revivre avec maestria à la fois l’homme, l’œuvre et l’époque, une époque qui s’étend sur quasiment un siècle – puisque Bac est mort en 1952 à l’âge de 93 ans – et qui fut celle de l’apogée puis de l’effondrement de l’ancien monde européen. Miné intérieurement par l’avènement de qu’il appelait « l’âge du mufle », Ferdinand Bac constatait, amer, en 1945 : « Le but de la guerre était de ruiner l’Europe pour lui vendre tous les produits américains. Hélas, la civilisation ne se relèvera pas avec des conserves. »

À propos de

Un prince 1900 : Ferdinand Bac. Par Ghislain de Diesbach, Perrin, 382 p., 23 €

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